8.6.07

Chapitre VII


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intelligent design ?

Au coeur des champs de superconscience


VII

Noir sur blanc



La nuit s’est levée comme un voile bleu. Plus un bruit ne vient cacher le tic-tac de deux pendules dans la villa. Le temps semble s’être étiré, alors qu’il défile plus vite aux heures nocturnes.

J’ai peur que ces pages ne soient pas comprises, que les mots me trahissent. Je ne sais quel écho se fera en vous à leur lecture. Peut-on communiquer une intuition sur la nature du monde par des mots ? Et mes mots sont-ils les bons ?

Une autre particularité rend notre compréhension difficile. J’ai souvent remarqué que les expériences initiatiques étaient uniques. Elles ont leur propre langage, voire leurs propres lois selon chaque personne.

Et il est si difficile de transférer la vie d’un témoignage avec ce dernier sans qu’il ne devienne lettre morte.

Il est probable que nos intuitions ont leur propre langue, éclairent d’autres lois subtiles que j’ignore.

Pouvons-nous nous comprendre ?

Les « guides invisibles », s’ils existent, et leurs activités subtiles m’ont-ils joué quelque tour ? Serai-je simplement ridicule ? J’en prends le risque. Tout comme je sais que je prends celui de déformer la complexité pour la comprendre moi-même et la restituer dans ce petit livre.

Le réel pourrait devenir sous ma plume une lointaine caricature…

Car pourquoi, si des champs de superconscience fécondent directement notre propre expérience, comme je l’ai prétendu ici, chaque lecteur, chaque lectrice auraient-ils besoin de mes mots ?

Eux aussi peuvent éprouver personnellement des intuitions et n’en sont pas plus privés que moi.

Alors ce livre sert-il à quelque chose ou est-il superflu ? Servira-t-il plus qu’à son auteur ? En cette nuit profonde je doute un peu que mes mots puissent dissiper la moindre ténèbre.

Chacun de nous est relié au mystère, et je ne vois pas de quel droit je me permets de faire ici la leçon.

N’est-ce pas de la plus grande vanité et futilité qui soient ?

Il n’y a aucune nécessité pour que je m’interpose ou que je me substitue à l’expérience intérieure que peut vivre chacun, et qui le connecte directement à la réalité, à sa réalité, à notre réalité.

En revanche on pourra lire cet essai comme un témoignage, et s’il corrobore sur tel ou tel point vos propres expériences, alors il aura été utile à sa manière.

Voir noir sur blanc, sous la plume d’un autre, ce qu’on n’ose pas toujours s’imaginer soi-même peut aussi avoir son utilité…