16.6.07

Avant-propos

intelligent design ?

Au coeur des champs de superconscience


Avant-propos

Une clef en forme de point dinterrogation



Les religions ont aujourd’hui encore le monopole du discours sur l’au-delà, la métaphysique, le sacré et le lien avec le sacré.

Ce privilège n’a pas été ôté par les sciences, plus proches de l’agnosticisme et de l’athéisme.

Car en niant les images simples du religieux, en en révélant l’étroitesse et les contes, la science contemporaine et rationnelle finit par préciser les limites mais, ce faisant, par désigner le fait religieux comme seul habilité aux questions métaphysiques.

En évacuant le frisson du sacré la science a également coupé la branche sur laquelle elle était assise, et qui était aussi sans doute sa question, sinon la question la plus intéressante : celle de l’aventure de la conscience dans l’univers.

De l’autre côté, celui des Eglises et de leurs traditions révélées, rien de neuf à en attendre : des dogmes, commentés encore et encore.

Ni satisfaits de la science, ni des grandes religions, les jeunes gens sont ainsi tentés par les groupes, communautés et sectes qui leur proposent des explications à leurs propres expériences spirituelles. Certaines de ces organisations offrent même les conditions favorables à l’occurrence de tels épisodes intérieurs.

La suite, on la connaît : les adeptes sont invités à payer le prix fort de la dépendance, pour les miettes qu’on leur a données et à sacrifier leur vie « corps, parole et esprit » pour reprendre la formule inlassablement répétée par exemple dans une école du bouddhisme d’origine himalayenne.

On le voit, même si l’ouverture intellectuelle et interculturelle progresse dans la société, cette dernière ne laisse pas beaucoup de place au sain questionnement.

Elle nous garde bien compartimentés entre science et religion, réalité et discours, comme serrés en bas et en haut, à gauche et à droite par des cloisons, bien enfermés en somme.

Que nos contemporains s’adonnent alors au culte du confort matériel, de la consommation et de la prospérité n’est pas étonnant.

Les autres ouvertures ont été bouchées. Il reste « qui veut gagner des millions », Pop Idol et la vie des « People » à singer.

On a verrouillé les portes et les fenêtres de l’éveil. Et les personnes vivent désormais comme closes dans des boîtes séparées les unes des autres. Elles sont apeurées à l’idée d’aller à la rencontre de « l’autre » et effrayées aussi à la perspective de plonger au cœur du mystère du « je ».

Egoïsme, froideur, calcul en sont les conséquences.

Les remèdes sont simples et pas toujours bien connus, car ils sont trois à prendre : relation, éducation, initiation. Et la pilule est parfois amère.

La relation c’est l’ouverture au monde et aux autres, la découverte de l’amour. L’éducation c’est les concepts, le langage, la culture : pouvoir mettre des significations sur du sens.

L’initiation c’est, en solitude, aller à la rencontre du silence et sentir ce qui vient lorsqu’on frôle les limites habituelles.

Ce petit livre paraîtra bien immodeste. Tant pis, je suis prêt pour la critique et elle vaudra mieux que l’indifférence glacée.

Ces pages suggèrent ce qui peut émerger lorsque relation, éducation et initiation se conjugueraient.

La science se met alors à parler du sacré. Et le mystère en retour commence à s’intéresser à la technologie.

Surgissant de la contemplation, notre existence et notre monde semblent autrement fondés.

Et en nous l’indicible et l’imperceptible ne sont plus absence ni néant.

Et la surprise vient en chemin…

Ces pages ne donneront pas de clef satisfaisante, car l’auteur n’en dispose pas, mais pointeront du doigt l’existence de quelque serrure.

Et cette serrure peut s’appeler « intelligent design ? »

Quant à la clef, elle a la forme du point d’interrogation que nous avons mis à côté.

Nous suggérons à chaque lectrice et à chaque lecteur de se saisir de ce point d’interrogation et d’introduire sa jolie clef.

Une serrure c’est avant tout le chas de la serrure, sa béance, comme un espace voûté et nocturne. Et puis autour se dispose et s’active un mécanisme très complexe, d’une technique qui nous échappe toujours un peu.

Par l’initiation nous avons accès au chas de la serrure.

Même s’il nous est difficile de comprendre ensuite le mécanisme, par l’éducation nous pouvons l’entrevoir, le supposer, l’imaginer.

Enfin la relation est indispensable pour communiquer ce que nous avons entraperçu.

Car sans cet amour de la vie, du monde, de la nature et des êtres, nous n’aurions aucun motif de nous exposer ainsi, voire de nous tourner en ridicule avec la folle théorie qui va suivre…

Nous sommes partis de cette ouverture presque ronde et bleue nuit de la serrure. Nous l’avons rencontrée en solitude.

Nous vous invitons à y insérer, comme nous l’avons fait, le point d’interrogation ouvragé en forme de clef.

En tournant ces pages, nous vous encourageons à tourner aussi cette clef du questionnement.

Après, les déclics et les ouvertures seront vôtres. Et peut-être les raconterez-vous à votre tour dans votre propre livre de vie…